UNE JOURNEE REUSSIE GRÂCE A NOTRE GUIDE DU MOMENT, Richard, un passionné d'histoire et d'archéologie qui tint à nous présenter "son patrimoine" CONDATOMAGUS" une bourgade gauloise romanisée où se trouve le site de la GRAUFESENQUE, au confluent du Tarn et de la Dourbre. Ravis de cet honneur, nous avons tenu à le décorer de l'ordre de CARPEFEUCH ! C'est Annie qui officie, non loin de sa marraine , pardon, sa cousine qui eut l'idée de cette visite et introduisit Richard dans nos rangs, Marie-Françoise Cadenet.
Samedi 25 septembre, partis bien tôt , pour un samedi !, de Nîmes, nous avons au bout de deux heures de route , connu un autre monde : un, il faisait bien plus froid que dans le nôtre, deux nous avions fait un bon dans l'histoire, voire dans la PREHISTOIRE !En effet, manteau sur le dos, les braves petits Carpefeuchiens pénètrent dans le Musée ARCHEOLOGIQUE et se trouvent aussitôt aux prises avec de drôles de bestioles....
Celui-ci est un ELASMOSAURE, qui vivait il y a 180 millions d'années ....dans l'eau, il croquait des ammonites. et le voici désormais à l'état de squelette , entièrement reconstitué, pour nous parler d'un temps où les dinosaures laissaient leur trace près de SAINTE-AFRIQUE !
Ce que l'on apprend encore , c'est que sur ce site de MILLAU , à cause de l'eau , des pins, et de l'argile, omniprésents, l'homme a toujours voulu fabriquer des objets en CERAMIQUE.Oui, l'art du POTIER a toujours résulté de cette triple association : eau, terre à cuire , bois pour le four.
Du reste, c'est cette activité qui explique la grande DEFORESTATION de la région : chaque cuisson ,du temps des romains, consomme 60 stères de bois !!!!!
Et disons le tout de suite, c'est cette déforestation qui entraîne l'abandon du site . Cela, et aussi une certaine décadence des potiers de la Graufesenque, qui par négligence, ont gâché leur réputation. Vers 300 après JC, la pénurie de bois et le manque de finesse des objets cuits dans des moules mal lavés qui accrochent , vont faire oublier la renommée des artisans potiers de la GAUFRESENQUE dont l'apogée s'affiche sous l'empereur CLAUDE.
Comment pouvons-nous dater aussi bien les phases de prospérité de cette zone artisanale ?
en partie grâce aux objets découverts en même temps que les céramiques et , je dirais même plus, grâce aux rebuts trouvés dans des décharges : en archéologie les
poubelles ont autant d'importance que les oeuvres belles.Si vous regardez bien dans cette coupelle, vous devinez un as -monnaie- datant de l'empereur Claude. (un lyonnais). Seconde moitié du 1er siècle.
MAIS laissons parler quelques autres objets : celui-ci , l'identifieriez-vous ?
lC'est un ......BIBERON ! gallo-romain ! il en existe deux modèles ,au Musée de Millau ; celui-ci emprunte sa forme à quelque bouc....
La céramique de la GRAUFESENQUE était très réputée et très abondante.regardez donc sur cette carte ! tout ce qui apparaît en marron est zone d'exportation de la Graufesenque.
Du reste, on a trouvé à Pompéi une caisse fermée remplie de poteries provenant de là. Comme celle-ci au premier plan.Ce site dont on a déjà souligné l'ancienneté s'était en effet acquis une telle réputation de qualité, que même les fabriques latines comme celles d'AREZZO ou de CAMPANIE vont disparaître : c'était déjà la DELOCALISATION ! On trouvait que faire fabriquer la vaisselle fine en GAULE , le NEC PLUS ULTRA de la qualité et de l'économie , était plus avantageux !
Quand on voit le stock de céramiques , on comprend combien la production était abondante et variée. Une vaisselle couverte d'un vernis rouge brillant, soit lisse, soit décorée de motifs travaillés et originaux, c'est de la céramique SIGILLEE, du latin "SIGILLUM" signifiant "poinçon, empreinte, cachet ", cela veut dire qu'elle est ouvragée , décorée de sceaux et de poinçons. Voici ces outils qui servaient à pareil travail .Lissoirs et poinçons.
des objets aussi signés
Voici encore quelques statuettes élégantes à l'effigie du DIEU LARE.
Et cette vue donne bien l'idée de ce qu'était un atelier avec notamment le tour actionné par un esclave , en bas de l'image.Ici c'est notre guide qui actionne le tour reconstitué sur le site....
et des moules , car après la technique des colombins ajustés les uns sur les autres, c'est l'ère du moule,lisse ou incrusté de motifs , comme celuid-ci , une Diane chasseresse asez originale, je trouve.
On a apratiqué la création en série grâce au moule -
Quant à au four lui -même, cette photo prise au Musée archéologique de Nîmes en montre la reconstitution, Il offrait , avec 7m sur 7m, une capacité incroyable et une ingéniosité aussi remarquable : l
La maquette montre le site entier et laisse voir en haut et gauche l'emplacement des fours sur cette zone artisanale.
Le procédé est démontable; sur des étagères de multiples cheminées maintenues par des collerettes, permettent de diffuser une chaleur de 1050 °, tandis que l'ensemble de la maçonnerie est percé de fenêtres par lesquelles les esclaves agiles rentrent, enfournent dans le fond puis reculent pour enfourner à nouveau et installer au fur et à mesure les cheminées et les maintenir grâce à de l'argile crue que l'on fera ensuite sauter..
Le procédé permet de faire cuire la céramique DIRECTEMENT avec les gaz chauds du foyer, ceux-ci traversent une série de tubulures verticales qui traversent le four et qui, portées à incandescence, cuisent la sigillée déposée sur des tuiles plates.Dans la chambre du four, la chaleur est ainsi plus régulière, plus stable, plus uniforme. Il faut les 1050 degrés, soit une forte chaleur sans fumée. Cette cuisson est dite OXYDANTE, et produit une céramique homogène, rouge , et brillante.
Il fallait ensuite des temps de séchage très longs et très fréquents, d'autant que l'on pratiquait l'ENGOBAGE : ou vernisage avec de l'argile rouge.
Mais ne croyez pas qu'en ce samedi 25 septembre, nous nous sommes contentés de regarder et d'écouter, nous avons papoté nous avons aussi testé nos papilles avec diverses collations.
Point de four sur place , nous mangeons froid, mais nous nous régalons de notre pique-nique ! Et, cerise sur la gâteau, !!!!!,
nous nous lançons dans la cuillette de NOIX FRAÎCHES RECOLTE ET PARTAGE avec échange de recettes de vin de noix. On mange, on discute dans la bonne humeur
puis, franchissant à nouveau le presque Rubicon
nous allons boire un petit café chez MARIA ! En fait, nous croyions que nous allions boire un café chez Maria, sans savoir que jambon, pâté, liqueur de ....pissenlit nous seraient proposés en cette auberge bien chaleureuse.(où les photos d'intérieur du début ont été prises)
Nous sommes ensuite allés sur le site même, apercevant cette fois-ci en plein air les rues, les faondations de toutes ces batisses qui ont abrité une cité très industrieuse !Nous sommes sentis proches de ce petit potier et nous avons aimé TOUCHER les beaux objets que l'animatrice nous montrait : entiers ou en morceaux, traversant vingt siècles pour nous.Nous avons fort bien pu imaginer ce complexe d'où le sacré n'était pas absent : les petits gobelets de terre cuite enduits de blanc à déposer dans un sanctuaire - un FANUM- en guise d'offrance, que l'on a vus dans le Musée, ou bien la fontaine dont on connaît l'emplacement et l'allure, reconstituée sur le site avec cette image.Voilà de beaux souvenirs d'un samedi bien riche et bien convivial ! VALETE !